mercredi 19 mars 2014

Les pouvoirs du Vril

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Le premier à faire mention du Vril est le romancier Edward Bulwer-Lytton, dans un roman de science-fiction The Coming Race publié en 1871, et qui met en scène une race d'hommes souterraine, les Vril-ya, détenteur du Vril (nom probablement dérivé du latin virile) qui leur donne des pouvoirs psychiques comme la télépathie et la télékinésie.


Dans une lettre de 1870 à John Forster, Bulwer-Lytton explique : « Je n'ai pas utilisé le mot Vril pour le mesmérisme, mais pour l'électricité, étendue à des usages qui ne sont encore aujourd'hui vaguement entrevus, et incluant quoi qu'il puisse y avoir de vrai dans le mesmérisme, que je tiens pour un embranchement du grand fluide qui pénêtre toute la nature. [...] Et de même certains êtres, comme la torpille, peuvent être chargés d'électricité, sans jamais pouvoir communiquer cette puissance à d'autres, j'ai supposé l'existence d'une race chargée de cette électricité et ayant acquis l'art de la concentrer et de la diriger - en un mot d'être les conducteurs de ses éclairs. Si vous avez quelque idée pour développer cette idée d'une race destructrice, j'en serais heureux. Il est probable que la notion même de Vril pourrait être dégagée du mysticisme ou mesmérisme en étant simplement définie comme de l'électricité, conduite par ces bâtons ou baguettes, en laissant de côté toute passe mesmérique, etc. Peut-être également, il serait mieux d'éviter toute référence à la possibilité de communiquer avec les morts ».


DANS L'ARIOSOPHIE
En 1947, Willy Ley, un ingénieur allemand publia un article intitulé Pseudoscience in Naziland dans le magazine de science-fiction Astounding. Après une description de l'ariosophie, Ley écrit :

« Un autre groupe avait été littéralement fondé sur la base d'un roman. Ce groupe, dont je crois qu'il se dénommait lui-même Wahrheitsgesellschaft - Société pour la vérité - et qui était plus ou moins localisé à Berlin, se consacrait à la recherche du Vril. En effet leurs convictions étaient fondées sur le roman de Bulwer-Lytton The Coming Race. Ils pensaient que si le livre était une fiction, Bulwer-Lytton avait utilisé ce truchement pour pouvoir révéler la vérité sur ce "pouvoir". L'humanité souterraine était une aberration, mais pas le Vril; Il était possible qu'il ait permis aux Britanniques, que le gardaient comme un secret d'État, de conquérir leur empire colonial. Sûrement les Romains en avaient disposé, enfermé dans des petites boules de métal qui gardaient leurs demeures et étaient désignés comme les lares. Pour des raisons qui m'ont échappé, il était possible de découvrir le secret du Vril en contemplant la structure d'une pomme coupée en deux. Non je ne plaisante pas, c'est ce qu'on m'a révélé avec beaucoup de solennité et de secret. Ce groupe a bel et bien existé, et ils ont même publié le premier numéro d'un magazine qui proclamait leur credo (j'aurais souhaité conserver ces choses mais j'avais déjà suffisamment de livres à faire sortir. »


LA SOCIETE DU VRIL
Quelques lecteurs croient que le livre n'est pas de la fiction, et celui-ci est devenu associé aux théories sur le pilotage des disques volants nazis (Flugscheiben), aux tiges de Vril actionnées par des « canon de rayon de force » (Kraftstrahlkanone), aux exercices spirituels des jésuites et aux Atlantes, pour n'en nommer que quelques-uns.

L'histoire a peut-être inspiré Nikola Tesla quand il s'est penché sur la transmission d'énergie à distance. Alors que Tesla niait cette influence, le biographe J. Seifer indique que l'inventeur a probablement connu l'histoire à cause de la popularité de Bulwer-Lytton.

Plusieurs auteurs ont affirmé que la Vril-Gesellschaft (la Société du Vril), ou loge lumineuse, était une communauté secrète d'occultistes dans le Berlin pré-nazi. La société berlinoise du Vril était en fait une sorte de cercle intérieur de la société de l'ordre de Thulé. On l'a également pensé en contact étroit avec le groupe anglais connu sous le nom d'ordre hermétique de l'Aube dorée. Aucune preuve vérifiable de l'existence de la société du Vril n'a jamais été publiée.

Un certain Johannes Täufer publia en 1930 deux essais, sur le Vril, désigné comme une force primordiale cosmique, reprenant la même trame que le roman de Lytton. Il appartenait à une société discrète, L'Allemagne à venir.
La société du Vril comporte beaucoup d'éléments communs aux théories de la conspiration: des Maîtres cachés (les membres de la société du Vril et leurs antagonismes) une évasion par Hitler et tous les autres nazis de Berlin vers le pôle Sud des soucoupes volantes, inventions secrètes nazies, et la puissance des chaînes psychiques (en anglais, channeling) les Étrangers d'Aldébaran


DANS L'HISTOIRE ANTIQUE
En Asie, en Afrique, en Europe ou en Amérique, l'antique histoire de l'électricité est contée par des textes, mais aussi par des objets, des statues, des fresques, des sculptures ou des bas-reliefs avec un luxe de détails qui pourrait en faire une véritable encyclopédie de l'électro-magnétisme. A quelques nuances près…

Pour ceux qui douteraient encore du lointain passé de la fée électricité, la pile ou batterie de Bagdad apporte une preuve digne de Saint Thomas : elle est censée avoir environ 2000 ans (datée de la période parthe, env. 250 AEC à 250 EC). La jarre a été découverte à Khujut Rabu aux portes de Bagdad. La jarre en argile possède un bouchon isolant en asphalte percé d'une tige de fer entourée d'un cylindre de cuivre. Remplie de vinaigre - ou de toute autre solution électrolytique - la jarre produit environ 1,1 volts.

Si les anciens savaient produire l'électricité à l'aide de piles, ils avaient également maîtrisé une source d'électricité que nous nous obstinons à négliger, pour une raison qui m'échappe encore.

L'énergie Vril est beaucoup plus que de l'électricité. La physique quantique nous enseigne que dans chaque transmission d'énergie, il y a transmission d'information. L'énergie Vril apportait aux anciens les connaissances de l'esprit de la Terre (électricité atmosphérique) et de l'esprit de la Lumière (électricité fulgurale éclatée en boules de foudre). Quelle information peuvent bien véhiculer nos lignes à très hautes tension, mortifères, désastreuses pour l'environnement et le psychisme humain ?

L'ELECTRICITE DES PYRAMIDES
Garzia nous parle avec passion d'une Egypte antique qui possédait une grande expertise en électricité atmosphérique. La récupération et l'utilisation de cette énergie étaient, tout comme aujourd'hui, sous la responsabilité d'un ingénieur électricien. Selon Garzia, à cette lointaine époque, les charges d'électricité entourant la terre étaient beaucoup plus élevées qu'elles ne le sont aujourd'hui. La pyramide était alors coiffée du fameux pyramidion en alliage polymétallique, maintenant disparu. 


Le pyramidion, paratonnerre antique, servait à capter les éclairs pour les éclater en boules de foudre, moins dangereuses. La foudre en boule est la forme la plus pure d'énergie vril. Mais il y en a d'autres : l'énergie atmosphérique, qui s'accumule dans toutes les surfaces métalliques, la géo-énergie ou énergie subtile, produite par la rotation terrestre. Le pyramidion était un supraconducteur en orichalque, qui est un alliage oublié or-argent-cuivre-radium. Il attirait la foudre et l'électricité atmosphérique. Appelé aussi benben en égyptien ancien, est un élément pyramidal constituant le sommet d'une pyramide et plus généralement d'un monument (tel qu'un obélisque).


Cet élément architectural qui coiffait le sommet des pyramides d'Égypte est un élément important du culte funéraire des égyptiens. On y gravait le nom du défunt et des prières pour préparer le passage dans l'au-delà.

Le sommet de l'obélisque de Louxor, à Paris, est surmonté d'un pyramidion aussi pointu qu'étincelant, fait de bronze et de feuilles d'or, ajouté en mai 1998. Il est censé remplacer un précédent ornement sommital, emporté lors d'invasions en Égypte au vie siècle.

Très peu de pyramidions ont survécu aux épreuves du temps.

mardi 18 mars 2014

Cléopâtre : De l'Histoire à la Légende

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Cléopâtre VII Thea Philopator naît vers 69 avant Jésus-Christ, en Egypte. Elle appartient à la dynastie égyptienne des Ptolémées, une dynastie qui gouverne l’Egypte depuis 323 avant Jésus-Christ et qui descend d’un général grec, compagnon d’armes d’Alexandre Le Grand. Au moment de la naissance de Cléopâtre, la dynastie des Ptolémées, que l’on appelle aussi la dynastie Lagide, est considérablement affaiblie.



L’Empire romain s’est progressivement étendu dans tout le bassin méditerranéen et menace l’autonomie égyptienne. Sur fond de guerres civiles romaines, d’abord entre César et Pompée, puis entre Octave et Marc-Antoine, Cléopâtre tente de gouverner l’Egypte, d’abord aux côtés de ses frères et époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV, puis de Marc-Antoine.

Cléopâtre est une reine dont la particularité est d’avoir traversé les siècles. A une époque où les femmes occupent rarement le pouvoir, Cléopâtre est parvenue à être pharaon d’Egypte et à créer une nouvelle dynastie avec Marc-Antoine, jusqu’à leurs morts, après leurs défaites dans la guerre civile. La légende s’est emparée de cette figure du vivant même de Cléopâtre et jusqu’à nos jours. Une princesse grecque, pleine de charme. Cléopâtre est née pendant l’hiver -68/-69, sans doute à Alexandrie. Elle est la fille du pharaon Ptolémée XII Aulète (le joueur de flûte) et probablement d’une concubine. Cléopâtre a entretenu le mystère sur ses origines maternelles au cours de sa vie. Son surnom, « Philopator », signifie « qui aime sa patrie » et marque le profond attachement de Cléopâtre à l’Egypte. Ce surnom permet également de supposer que la mère de Cléopâtre était égyptienne. Les Ptolémée se sont toujours défendus d’avoir du sang égyptien et ont revendiqué leurs origines grecques. 

L’enfance et l’adolescence de Cléopâtre sont assez mal connues, en raison du manque de sources. Cependant, la situation politique égyptienne est assez mouvementée à cette époque. En effet, en -58 avant Jésus-Christ, Bérénice, demi-sœur de Cléopâtre et seul enfant légitime de Ptolémée XII renverse son père et s’empare du pouvoir. Ptolémée XII récupère son trône, avec l’aide de Pompée, en -55 et entame alors une répression terrible envers ses détracteurs. Bérénice, seule fille légitime est alors condamnée à mort. Dès lors, ce sont les enfants illégitimes de Ptolémée XII qui seront amenés à régner. Dans les règles de succession égyptiennes, un enfant illégitime peut régner, Ptolémée XII lui-même était un bâtard. C’est dans ces circonstances que Ptolémée XII – le père de Cléopâtre – meurt en 51 avant Jésus-Christ alors que Cléopâtre est âgée de dix-sept ans.
A dix-sept ans, Cléopâtre est mariée à son frère cadet Ptolémée XIII, alors âgé de onze ans. Les légendes qui circulent autour de Cléopâtre décrivent une femme d’une grande beauté. Pourtant, peu de descriptions physiques de Cléopâtre sont parvenues jusqu’à nous. La plupart de ces descriptions sont faites par des historiens romains, comme Plutarque, qui écrivent pratiquement un siècle et demi après la mort de Cléopâtre. Celui-ci insiste moins sur la beauté de la reine que sur son charme et sa maîtrise des langues : 

« on dit que sa beauté en elle-même n’était pas incomparable ni propre à émerveiller ceux qui la voyaient, mais son commerce familier avait un attrait irrésistible, et l’aspect de sa personne, joint à sa conversation séduisante et à la Grâce naturelle répandue dans ses paroles, portait en soi une sorte d’aiguillon. Quand elle parlait, le son même de sa voix donnait du plaisir. Sa langue était comme un instrument à plusieurs cordes dont elle jouait aisément dans le dialecte qu’elle voulait, car il y avait très peu de barbares avec qui elle eût besoin d’interprète ». 

De fait, les témoignages de la beauté de Cléopâtre résident essentiellement en une pièce de monnaie, conservée au Cabinet des médailles à Paris. L’effigie de la reine sur la pièce de monnaie semble aller dans le sens d’une beauté quelconque : Cléopâtre arbore des traits peu fins et un nez proéminent. Cependant, si la beauté de Cléopâtre semble plutôt appartenir à la légende, son charme est quant à lui, bien réel. Par ailleurs, la maîtrise des langues et la grande intelligence de la reine lui ont permis de jouer un rôle central dans la politique romaine.

L’implication politique d’un pharaon

S’il est difficile de connaître avec précision le physique de Cléopâtre, cerner son caractère se révèle encore plus ardu. En effet, les sources à ce sujet doivent être prises avec précaution. Dans le contexte des guerres civiles romaines, Cléopâtre a pris le parti d’Antoine et a subit une lourde défaite. Après la mort d’Antoine et Cléopâtre, Octave, vainqueur des guerres civiles et empereur des Romains, a mis en place une propagande anti-Antoine et anti-Cléopâtre. Ainsi, les auteurs romains des années qui suivent la mort de Cléopâtre ont développé une légende noire de la reine. Cléopâtre est alors décrite comme une séductrice sans états d’âme et Marc-Antoine comme un homme entièrement soumis à la reine. Dion Cassius, dans son Histoire Romaine 48, 24, 2 écrit ainsi : « Alors, tombé amoureux de Cléopâtre qu’il [Antoine] avait vue en Cilicie, il n’eut plus aucun souci de son honneur, devint esclave de l’Egyptienne et consacra son temps à sa passion ».
Au-delà de la légende, Cléopâtre a participé aux querelles politiques des Romains. Elle a été la maîtresse de Jules César, puis de Marc-Antoine – dont elle fut également l’épouse légitime. Tout commence en 48 avant Jésus-Christ. Cléopâtre est en désaccord avec son frère-époux, Ptolémée XIII. Pompée vient d’être vaincu par César lors de la bataille de Pharsale, au mois de juin. Il décide alors de se rendre en Egypte où il pense qu’il sera soutenu, mais à peine a-t-il poser un pied sur le sol égyptien, le 30 juillet -48, qu’il est assassiné. Ptolémée XIII, en ordonnant l’assassinat de Pompée, espérait obtenir les faveurs de César. La réaction de l’Imperator est totalement opposée à celle escomptée : César est furieux. César tente alors d’intervenir dans les affaires égyptiennes : si l’Egypte n’est pas une province de l’Empire romain, elle est officieusement sous protectorat romain. De plus, l’Egypte est le grenier à blé de l’Empire romain et sa possession s’avère essentielle pour qui veut mener des guerres. César permet donc à Cléopâtre de retrouver le trône duquel son frère-époux l’avait éloignée. Sans doute, leur rencontre, dont Plutarque fait état dans la Vie de César, fut déterminante dans ce choix. Plutarque relate que Cléopâtre, mandée secrètement par César, s’était enveloppée dans un tapis afin de parvenir discrètement jusqu’à lui. Il ajoute : « Cette ruse de Cléopâtre fut, dit-on, le premier appât auquel César fut pris ; il en conçut une idée favorable de son esprit, et, vaincu ensuite par sa douceur, par les grâces de sa conversation, il la réconcilia avec son frère, à condition qu’elle partagerait le trône ». Néanmoins, au-delà des qualités de Cléopâtre, peut-être que le fait que celle-ci ait été d’une trentaine d’années moins âgée que César a joué dans l’attirance de celui-ci. César lui enjoint également, après la mort accidentelle de Ptolémée XIII en -47, d’épouser son plus jeune frère Ptolémée XIV. Si César et Cléopâtre ont eu une liaison, celui-ci ne l’a jamais épousé, la loi romaine ne permettant pas à un Imperator d’épouser une non-romaine. Sans que les motivations de César soient connues, celui-ci fait venir Cléopâtre à Rome en -46. Elle y séjourne deux ans, jusqu’à la mort de César. Au cours de son séjour à Rome, Cléopâtre rencontre de nombreux hommes politiques, dont Cicéron (qui déclare, dans une lettre à Atticus : « Je déteste la reine »). Aux yeux des Romains, bien que reine d’Egypte, elle demeure la Regina meretrix, c’est-à-dire la "reine putain" qui ne doit pas donner de descendance à Rome. Pour autant, Cléopâtre et César ont un fils ensemble, prénommé Ptolémée XV mais que les Romains surnomment « Césarion ».

Après l’assassinat de César, le 15 mars -44, les guerres civiles reprennent entre partisans de César et ses assassins, puis entre Antoine et Octave, les deux héritiers désignés par César. Cléopâtre retourne alors à Alexandrie, où elle fait assassiner son frère-époux Ptolémée XIV afin de régner seule. Les péripéties des guerres civiles conduisent, dans un premier temps, à une partition de l’Empire romain entre Orient – qui revient à Antoine – et Occident – qui revient à Octave. Antoine se rend donc en Orient où il fait la connaissance de Cléopâtre. Tous deux se sont probablement déjà rencontrés à Rome, puisqu’ils étaient dans l’entourage de César. Lorsqu’ils se revoient en Egypte, vers -41, Cléopâtre semble connaître le goût du faste d’Antoine. Elle vient à sa rencontre à bord d’un navire à la poupe dorée et aux voiles pourpres. Elle invite Antoine à bord pour un superbe banquet. C’est alors que débute une liaison qui durera dix ans, jusqu’à leurs morts. Antoine, pris dans les guerres civiles et dans une guerre avec les Parthes – un peuple qui vit en Iran actuel –, rêve de réorganiser l’Asie à partir d’Alexandrie. Il entreprend alors de fonder une dynastie qui descendrait des enfants qu’il a eus avec Cléopâtre. Celle-ci est proclamée « reine des rois ». Par ce titre, Antoine affirme la supériorité de l’Egypte sur le reste de l’Orient.

Les actions d’Antoine et sa générosité envers Cléopâtre déconcertent les Romains. De plus, la politique et la propagande anti-Antoine d’Octave renforcent le mécontentement de la population romaine à l’égard d’Antoine. Il est perçu comme entièrement soumis à la reine et incapable de prendre une décision. La guerre civile, jusqu’ici latente, éclate. Octave se rend en Egypte où il parvient à vaincre Antoine et Cléopâtre lors de la bataille d’Actium, le 2 septembre -31. En août, la ville d’Alexandrie, où s’étaient réfugiés Antoine et Cléopâtre est prise. L’apogée de la légende de Cléopâtre réside dans la mort tragique qu’elle choisit de se donner le 12 août 30 avant Jésus-Christ.

Cléopâtre : mythes et légendes

La mort de Cléopâtre est relatée par divers historiens latins. Il est parfois difficile de connaître la vérité entre les différentes versions. La plus répandue raconte comment Antoine a mis fin à ses jours, au moyen de son épée, après avoir entendu la rumeur du suicide de la reine, sa dépouille est conduite ensuite dans le tombeau que Cléopâtre avait fait bâtir pour elle-même. Octave est alors entré dans Alexandrie et a laissé Cléopâtre se retirer avec ses servantes. Là, les récits divergent : Octave a-t-il laissé Cléopâtre sans surveillance afin de lui permettre de se suicider et d’accréditer les rumeurs la disant lâche ou bien l’a-t-il fait sans supposer l’intention de la reine ? Suétone, dans Auguste, affirme qu’Octave ne souhaitait pas le suicide de Cléopâtre. Plutarque donne le récit le plus complet de la mort de la dernière reine d’Egypte, non sans souligner le fait qu’elle a, une dernière fois, tenté de préserver son royaume. En effet, d’après Plutarque, Cléopâtre aurait essayé de négocier le maintien de sa dynastie auprès d’Octave : c’est l’échec de cette négociation qui conduit Cléopâtre au suicide. La version de Plutarque, empreinte de la propagande octavienne, fait du suicide de Cléopâtre une action politique et non romantique. Pourtant, les thématiques du texte de Plutarque seront reprises et feront de la mort de Cléopâtre un sujet romantique. Plutarque explique le suicide en ces termes :

« On prétend qu’on avait apporté à Cléopâtre un aspic sous ces figues couvertes de feuilles ; que cette reine l’avait ordonné ainsi, afin qu’en prenant des figues elle fût piquée par le serpent, sans qu’elle le vît : mais l’ayant aperçu en découvrant les figues : ‘’Le voilà donc !‘’s’écria-t-elle ; et en même temps elle présenta son bras nu à la piqûre. D’autres disent qu’elle gardait cet aspic enfermé dans un vase, et que l’ayant provoqué avec un fuseau d’or, l’animal irrité s’élança sur elle, et la saisit au bras. Mais on ne sait pas avec certitude le genre de sa mort. Le bruit courut même qu’elle portait toujours du poison dans une aiguille à cheveux qui était creuse, et qu’elle avait dans sa coiffure. Cependant il ne parut sur son corps aucune marque de piqûre, ni aucune signe de poison ; on ne vit pas même de serpent dans sa chambre : on disait seulement en avoir aperçu quelques traces près de la mer, du côté où donnaient les fenêtres du tombeau. Selon d’autres, on vit sur le bras de Cléopâtre deux légères marques de piqûre, à peine sensibles : et il paraît que c’est à ce signe que César ajouta le plus de foi ; car, à son triomphe, il fit porter une statue de Cléopâtre dont le bras était entouré d’un aspic. Telles sont les diverses traditions des historiens. »

La mort de Cléopâtre est peut-être la partie de son histoire qui a le plus retenu l’attention de la postérité. Sa mort est devenue un sujet artistique maintes fois développé. Shakespeare s’est ainsi inspiré du texte de Plutarque et des amours d’Antoine et Cléopâtre pour écrire, en 1663, l’une de ses tragédies historiques, Antoine et Cléopâtre. Dans cette pièce, il fait de la reine d’Egypte une héroïne tragique qui meurt pour l’amour d’Antoine, et non pour la perte de son royaume. Les dernières répliques de Cléopâtre sont évocatrices de cette modification dans le traitement du suicide : « Je sens en moi des désirs impatients d’immortalité : c’en est fait ; le jus de la grappe d’Égypte n’humectera plus ces lèvres. Vite, vite, bonne Iras, vite ; il me semble que j’entends Antoine qui m’appelle : je le vois se lever pour louer mon acte de courage, je l’entends se moquer de la fortune de César, Les dieux commencent par donner le bonheur aux hommes, pour excuser le courroux à venir. - Mon époux, je viens ! - Que mon courage prouve mes droits à ce titre. Je suis d’air et de feu, et je rends à la terre grossière mes autres éléments. - Bon, avez-vous fini ? - Venez donc, et recueillez la dernière chaleur de mes lèvres. »

Plus récemment, le cinéma s’est emparé de cette figure mythique. Dès 1899, Georges Méliès fait jouer le rôle de Cléopâtre à une Française, Jeanne d’Alcy. Le film, d’une durée totale de deux minutes, a été considéré comme perdu dans les années 1930, puis a été retrouvé en 2005. On y voit la profanation du tombeau de la reine. Toutefois, le film le plus connu est celui réalisé par Joseph Mankiewicz en 1963 et dans lequel Elizabeth Taylor incarne Cléopâtre. La médiatisation du film est telle que pendant longtemps, le visage de l’actrice et celui de Cléopâtre ont été associés. Ainsi, dans l’imaginaire, Cléopâtre est une reine d’Egypte aux cheveux noirs. Or, d’après les contemporains, la reine est blonde.

Cléopâtre a été une figure de légende, y compris de son vivant. La propagande menée par Octave à son encontre sur fond de guerres civiles explique la difficulté des historiens d’aujourd’hui à cerner le personnage. Par ailleurs, au-delà du mythe romantique de l’amour d’Antoine et de Cléopâtre, les motivations réelles de la reine demeurent indéterminées. Acte d’amour ou acte politique ? L’identité de la reine d’Egypte reste mystérieuse. Néanmoins, la figure de Cléopâtre a traversé les siècles et sa vie a servi de modèles pour de nombreux artistes, écrivains, dramaturges et compositeurs.

Source : Les clefs du Moyen Orient

Le suicide de Cleopatre

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A la mort de son père, Cléopâtre épouse son demi-frère Ptolémée XIII qui avait alors 11 ans. Elle devient la reine d’Égypte à 17 ans en 51 av. J.-C.

Très vite, elle est écartée du pouvoir par son époux et sa sœur Arsinoé. Pour retrouver son trône, elle va demander de l'aide au général romain Jules César. Lorsque Jules César voit pour la première fois la jeune femme, il en tombe amoureux. Une fois que les armées du général romain ont vaincu celles du pharaon, Jules César rend le trône d'Égypte à Cléopâtre et à son autre frère Ptolémée XIV. Malgré cette union, la reine d'Égypte et le général entretiennent une relation amoureuse. De leur amour naîtra un fils Césarion ou Ptolémée XV.


A la mort de Jules César, Cléopâtre séduit un autre général romain : Marc Antoine avec qui elle aura 3 enfants (2 fils et une fille). Marc-Antoine semblant vouloir donner la partie orientale de l'empire romain à ses enfants égyptiens, son rival Octave (qui gouvernait la partie occidentale de l'empire) lui déclare la guerre. Après la défaite des troupes d'Antoine et de Cléopâtre à Actium en 31 av. J.-C. il ne reste plus aux vaincus qu'une seule solution : la mort pour échapper à l'humiliation due à leur défaite.

Cléopâtre selon la version de Plutarque dans les Vies Parallèles se réfugie dans son Mausolée alors inachevé et fait prévenir Antoine qu'elle est morte. Antoine le croit et se dit à lui-même :


" O Cléopâtre, ce dont je souffre, ce n'est pas d'être privé de toi, car c'est dans l'instant que je vais te rejoindre, mais c'est que moi un général d'une telle renommée, je me sois montré inférieur en courage à une femme."

Puis il demande à son serviteur Eros de le tuer ; ce dernier préfère se donner la mort plutôt que d'obéir à son maître. Antoine, alors défait sa cuirasse et se frappe au ventre avec son épée. Cléopâtre fera transporter son amant agonisant au Mausolée. Octave laissera à Cléopâtre le corps d' Antoine pour qu'elle l'enterre selon ses volontés.


La mort de Cléopâtre

Cléopâtre tente d'abord de se tuer à l'aide d'une dague de brigand qu'elle portait à la ceinture, la plaie s'infecte et Cléopâtre y voit l'avantage de mourir sans avoir recours au suicide. Octave vient s'entretenir avec elle ; il la trouve vêtue d'une simple tunique, la beauté défaite. Cependant le charme fameux dont elle était douée et l'orgueil que lui inspirait sa beauté opèrent auprès d' Octave. Elle lui laisse croire à son envie de vivre puis, après son départ, décide de mettre fin à ses jours. L'aspic, selon Plutarque, aurait été placé dans une corbeille de figues, dissimulé sous des feuilles. Cléopâtre en aurait donné l'ordre pour que l'animal l'attaquât sans qu'elle le sût. En enlevant des figues, Cléopâtre le vit et offrit son bras à la morsure. Puis elle fit parvenir une lettre à Octave. Il envoya aussitôt auprès d'elle ses gens :

 
(...) "ils la trouvèrent morte, allongée sur un lit d'or, parée de ses vêtements royaux. L'une de ses suivantes nommée Iras était en train de mourir à ses pieds ; l'autre, Charmion déjà chancelante et la tête alourdie arrangeait le diadème autour de la tête de sa maîtresse. "
Telle fut la fin de Cléopâtre, fin "digne de la descendante de tant de rois " selon le mot de Charmion à l'un des envoyés d'Octave.

Le tableau : La mort de Cléopâtre



Le peintre a pris quelques libertés avec la tradition historique. En effet, il rassemble dans le même tableau la mort d'Antoine et de Cléopâtre. Dans la version de Plutarque, Antoine meurt le premier, trompé par le messager de Cléopâtre. Celle-ci, privée du goût de vivre et refusant de figurer au triomphe d'Octave se suicidera quelque temps après, pour échapper à cette infamie.

Antoine est représenté au premier plan, en bas, à gauche. Son visage est dans l'ombre, sa poitrine livide laisse apparaître le coup fatal qu'Antoine s'est porté. Le corps est montré dans son abandon. Le bras droit, touche le sol, la main est près du glaive rougi. Un soldat enveloppe dans le linceul le corps d'Antoine et regarde un militaire aux mains jointes. Les cuirasses des soldats aux couleurs chaudes, le brocard d'or du lit de parade sur lequel est étendu Antoine apportent un contraste saisissant à la lividité du torse, la blancheur du linceul, l'éclat métallique de la lame du glaive et au bleu dur de la tunique. La scène est d'une grandeur sublime ; au déshonneur de la défaîte, le héros n'a qu'une réponse à proposer : le suicide.

Le suicide de Cléopâtre

Cléopâtre est au second plan du tableau. Elle occupe la place centrale. Elle est représentée, la tête inclinée, tenant dans sa main droite l'aspic mortifère. Ses habits, comme il sied à son rang, sont de pourpre et d'or, rehaussés de fines broderies. Ils mettent en valeur la beauté du buste, l'éclat de porcelaine de la chair, l'aréole rosée des seins. Les yeux sont mi-clos ; Cléopâtre semble glisser dans la mort avec une retenue propre aux êtres d'exception. Auprès d'elle deux suivantes. Faut-il y voir Irias et Charmion évoquées dans le récit de Plutarque ? Elles soutiennent leur maîtresse dans ses derniers instants. Une autre, à l'arrière, porte une urne, tandis qu'à l'avant, sur la droite une femme fait un geste d'adieu à Cléopâtre et une compagne essuie ses larmes.

Conclusion

Alessandro Turchi a rassemblé les deux amants dans leurs derniers instants. Unis dans la vie, ils sont côte à côte dans la mort. L'histoire ne peut séparerleurs destins : même gloire dans leur vie, même courage dans la mort. L'éclat du triomphe d'Octave aurait été augmenté par la présence des deux captifs ; le Romain, ravalant ses prétentions, devra, selon Plutarque, se contenter de faire figurer à son triomphe la statue de Cléopâtre, l'aspic attaché au bras ! L'Histoire retiendra cependant les larmes d'Octave pour la fin tragique d'Antoine, l' admiration d'Octave pour la grandeur d'âme de Cléopâtre, le respect d'Octave pour la fin digne des deux amants qu'il fera ensevelir l'un auprès de l'autre avec une magnificence royale. Quitter la vie avec éclat est l'apanage des esprits forts ; c'est à la postérité qu' Antoine et Cléopâtre ont légué leur geste sublime. Le tableau de Turchi en est le subtil relais.

[Documentaire] La légende des Crânes de Cristal

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  • 8:50 La découverte du crâne de cristal par Anna Mitchell-Hedges
  • 14:20 Le polissage du crâne impressionne les experts
  • 19:21 Les Atlantes auraient offert les crânes aux Mayas
  • 22:55 La légende de la malédiction qui frappe les 13 crânes
  • 29:08 Analyse des crânes aztèques et mayas aux musées d'Europe
  • 37:50 Les contradictions d'Anna Mitchell-Hedges
  • 43:00 Les crânes n'auraient pas pu êtres taillés avec des outils

[Documentaire] Les Secrets de l'Atlantide

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  • 2:00 Une civilisation raffinée, égalitaire et pacifique
  • 3:27 Platon a décrit l'Atlantide dans le Timée et le Critias
  • 5:19 Les Atlantes ont légué leurs savoir aux Egyptiens
  • 19:40 Le temple d'Horus et les preuves de l'Atlantide
  • 22:55 La porte des étoiles et la migration en Egypte
  • 27:40 Le cataclysme de Santorin

Le Mythe de l'Atlantide

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« D’ici cent ans environ, après une série de tremblements de terre, des îles s’élèveront hors de l’océan, dans la région des Açores, et les ruines de l’Atlantide seront découvertes et explorées. » Edgar Cayce 1929


La première référence connue à ce continent est faite dans le Timée et le Critias, oeuvres du philosophe grec Platon (vers 427-348 avant Jésus-Christ). Dans ces ouvrages, Platon raconte comment, lors d'un voyage en Egypte, des prêtres auraient révélé au philosophe grec Solon l'existence, il y a environ neuf mille ans, d'un immense continent, plus grand que l’Afrique du Nord et l’Asie mineure réunies, et situé au-delà des colonnes d'Héraklès (que la plupart s'accordent à identifier à l'actuel détroit de Gibraltar).

" On pouvait alors traverser cet Océan ; car il s'y trouvait une île devant ce détroit que vous appelez, dites-vous, les colonnes d'Héraclès. Cette île était plus grande que la Libye et l'Asie réunies. De cette île on pouvait alors passer dans les autres îles et de celles-ci gagner tout le continent qui s'étend en face d'elles et borde cette véritable mer.

" Car tout ce qui est en deçà du détroit dont nous parlons ressemble à un port dont l'entrée est étroite, tandis que ce qui est au-delà forme une véritable mer et que la terre qui l'entoure a vraiment tous les titres pour être appelée continent. Or dans cette île Atlantide, des rois avaient formé une grande et admirable puissance, qui étendait sa domination sur l'île entière et sur beaucoup d'autres îles et quelques parties du continent. En outre, en deçà du détroit, de notre côté, ils étaient maîtres de la Libye jusqu'à 'Egypte, et de l'Europe jusqu'à la Tyrrhénie... 


Les lectures de Cayce affirment l'existence de l'Atlantide, un vaste continent avec une technologie de pointe que ses survivants ont fui, gagnant l'Égypte antique, les régions précolombiennes d'Amérique ainsi que les Pyrénées. La description de Cayce de l'Atlantide a nombre de points communs avec celle de Ignatius Donnelly. D'après Cayce, la société atlante vit s'opposer deux courants de pensée — les « fils de la loi d'Un » prônant une vie spirituelle et altruiste, et celui des « fils de Belial », ne visant qu'à la satisfaction des appétits égoïstes, fût-ce au détriment de leur prochain. Beaucoup de personnes vivantes seraient les réincarnations d'âmes atlantes, et doivent maintenant faire face aux mêmes tentations qu'à cette époque. Cayce a également prévu la découverte d'une certaine « pierre bleue » d'origine atlante, qui devrait être trouvée sur « une île des Caraïbes », ayant le pouvoir de guérir. En 1974, une nouvelle pectolite bleu volcanique, connue sous le nom de Larimar, a été découverte en République dominicaine. Dans les cercles métaphysiques, des participants affirment que cette pierre peut soigner ; comme avec la plupart des cristaux, minéraux et pierres gemmes, il n'y a aucune preuve scientifique à ce sujet. 


L'Atlantide a souffert de trois destructions principales dont un déluge vers 10.600 avant JC. Selon les lectures, une source importante de problèmes venait du désir des fils de Belial d'exploiter « les Choses », à l'encontre de celui des fils de la loi d'Un, voulant les protéger. Cayce décrit ces « Choses », des « sous-humains » comme des créatures mi-humaines, mi-animales et peu intelligentes, avec lesquelles certains fils de Bélial avaient des relations sexuelles. Les atlantes disposaient d'une énergie colossale comparable à notre énergie nucléaire, provenant de la captation et de la transformation des rayonnements solaire et cosmique grâce à des prismes de cristaux. Cette énergie permettait de mouvoir des nefs sous l'eau, sur l'eau, ou dans les airs. La destruction de l'Atlantide vint de la surcharge d'un cristal qui causa une gigantesque explosion, entraînant des cataclysmes naturels(éruptions et tremblements de terre).

À côté des périodes bibliques, l'ère la plus significative pour les « lectures vie » était l'Égypte ancienne, une civilisation pré-dynastique à laquelle des réfugiés atlantes apportèrent leurs connaissances spirituelles et matérielles. Cayce a prétendu avoir été un prêtre inconnu appelé « Ra Ta » qui a établi un centre curatif basé sur le spirituel (le « temple du sacrifice ») et un établissement éducatif (le « temple de la beauté »). Ses lectures diagnostiques et ses récits au sujet du passé et du futur étaient censés être une suite à son travail antérieur en tant que Ra Ta. Cette civilisation aurait également construit des monuments sur le plateau de Gizeh, dont la grande pyramide, et laissa des enregistrements d'origine atlante dans une salle réservée à leur préservation située quelque part sous le sphinx de Gizeh. Ces lectures ont une forte ressemblance avec celles de Harvey Spencer Lewis, fondateur de l'AMORC.

" ... Nous avons déjà dit, au sujet du tirage au sort que firent les dieux, qu'ils partagèrent toute la terre en lots plus ou moins grands suivant les pays et qu'ils établirent en leur honneur des temples et des sacrifices.

" ...C'est ainsi que Poséidon, ayant eu en partage l'île Atlantide, installa des enfants qu'il avait eus d'une femme mortelle dans un endroit de cette île que je vais décrire. Du côté de la mer, s'étendait, par le milieu de l'île entière, une plaine qui passe pour avoir été la plus belle de toutes les plaines et fertile par excellence. Vers le centre de cette plaine, à une distance d'environ cinquante stades, on voyait une montagne qui était partout de médiocre altitude. Sur cette montagne habitait un de ces hommes qui, à l'origine, étaient, en ce pays, nés de la terre. il s'appelait Evénor et vivait avec une femme du nom de Leucippe, ils engendrèrent une fille unique, Clito, qui venait d'atteindre l'âge nubile, quand son père et sa mère moururent. Poséidon, s'en étant épris, s'unit à elle ...

"...Lui-même embellit l'île centrale, chose aisée pour un dieu. Il fit jaillir du sol deux sources d'eau, l'une chaude et l'autre froide, et fit produire à la terre des aliments variés et abondants. Il engendra cinq couples de jumeau mâles, les éleva, et, ayant partagé l'île entière de l'Atlantide en dix portions, il attribua au premier né du couple le plus vieux la demeure de sa mère et le lot de terre alentour, qui était le plus vaste et le meilleur; il l'établit roi sur tous ses frères et, de ceux-ci, fit des souverains, en donnant à chacun d'eux un grand nombre d'hommes à gouverner et un vaste territoire. Il leur donna des noms à tous. Le plus vieux, le roi, reçut le nom qui servit à désigner l'île entière et la mer qu'on appelle Atlantique, parce que le premier roi du pays à cette époque portait le nom d'Atlas. Tous ces fils de Poséidon et leurs descendants habitèrent ce pays pendant de longues générations.…

" ...Et voilà comment tout était disposé autour du palais des rois:

Quand on avait traversé les trois ports extérieurs, on trouvait un mur circulaire commençant à la mer et partout distant de cinquante stades de la plus grande enceinte et de son port. Ce mur venait fermer au même point l'entrée du canal du côté de la mer…

" ...Pendant de nombreuses générations, tant que la nature du dieu se fit sentir suffisamment en eux, ils obéirent aux lois et restèrent attachés au principe divin auquel ils étaient apparentés. Ils n'avaient que des pensées vraies et grandes en tout point, et ils se comportaient avec douceur et sagesse en face de tous les hasards de la vie et à l'égard les uns des autres. Aussi, n'ayant d'attention qu'à la vertu, faisaient-ils peu de cas de leurs biens et supportaient-ils aisément le fardeau qu'était pour eux la masse de leur or et de leurs autres possessions. Ils n'étaient pas enivrés par les plaisirs de la richesse et, toujours maîtres d'eux-mêmes, ils ne s'écartaient pas de leur devoir. Tempérants comme ils étaient, ils voyaient nettement que tous ces biens aussi s'accroissaient par l'affection mutuelle unie à la vertu, et que, si on s'y attache et les honore, ils périssent eux-mêmes et la vertu avec eux. Tant qu'ils raisonnèrent ainsi et gardèrent leur nature divine, ils virent croître tous les biens dont j'ai parlé. Mais quand la portion divine qui était en eux s'altéra par son fréquent mélange avec un élément mortel considérable et que le caractère humain prédomina, incapables dès lors de supporter la prospérité, ils se conduisirent indécemment, et à ceux qui savent voir, ils apparurent laids, parce qu'ils perdaient les plus beaux de leurs biens les plus précieux, tandis que ceux qui ne savent pas discerner ce qu'est la vraie vie heureuse les trouvaient justement alors parfaitement beaux et heureux, tout infectés qu'ils étaient d'injustes convoitises et de l'orgueil de dominer. Alors le dieu des dieux, Zeus, qui règne suivant les lois et qui peut discerner ces sortes de choses, s'apercevant du malheureux état d'une race qui avait été vertueuse, résolut de les châtier pour les rendre plus modérés et plus sages. A cet effet, il réunit tous les dieux dans leur demeure, la plus précieuse, celle qui, située au centre de tout l'univers, voit tout ce qui participe à la génération, et, les ayant rassemblés, il leur dit: ... " (extraits du Critias)

" Mais dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre et des inondations extraordinaires, et, dans l'espace d'un seul jour et d'une seule nuit néfastes, tout ce que vous aviez de combattants fut englouti d'un seul coup dans la terre, et l'île Atlantide, s'étant abîmée dans la mer, disparut de même.

" Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cette mer-là est impraticable et inexplorable, la navigation étant gênée par les bas fonds vaseux que l'île a formés en s'affaissant..." (extraits du Timée)

[Documentaire] Les Mystères de l'Atlantide

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  • 7:17 Description de l’Atlantide selon le texte original de Platon
  • 8:13 La source mère de toutes les civilisations d’après Donnelly
  • 9:17 Hitler et les recherches de l’Atlantide à Malte
  • 13:00 Gravures de spirales et de symboles sur les ruines
  • 20:00 Réapparition de l’Atlantide. Prophétie d’Edgar Cayce
  • 39:00 La civilisation Minoenne et le volcan de Santorin

L'Oeil d'Horus

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Une hypothèse célèbre lancée en 1911 par l’égyptologue Georg Möller consiste à identifier certains signes utilisés pour exprimer des capacités en grain avec des parties du dessin, stylisées, de l’Œil d’Horus, une représentation de l’œil gauche d’Horus perdu puis retrouvé.

Selon la légende, Seth le lui ôta par jalousie et le découpa en plusieurs morceaux, Thot en retrouva six morceaux (qui dans l’hypothèse de Moller, largement reprise, représentaient les six fractions, 1/2, 1/4, 1/8, 1/16, 1/32 et 1/64) mais il manquait encore 1/64 pour faire l’unité. Thot y ajouta alors « le liant magique » permettant à l’œil de recouvrer son unité. De fait, les scribes opéraient leurs calculs en approximant 63/64 à 1.

On trouve ces signes par exemple dans certaines sections du papyrus Rhind, les deux dernières vérifications de R37 et la dernière de R38 sont ainsi proposées sous forme de volumes de grains en hekat et écrites dans avec ces signes, de même que le calcul de R64.

Möller voyait dans cette identification la source (religieuse, donc) des signes utilisés pour les fractions. Cette hypothèse a été abandonnée avec la découverte de nouveaux textes permettant de retracer le développement de ces signes.


L’œil d’Horus, connu sous le nom d’Oudjat (udjat/wedjat), ce qui veut dire en égyptien “complet”, œil du faucon qui voit tout, symbolisait l’entier, l’intégrité, la lumière et la connaissance, l’invulnérabilité, la fertilité, la santé, la clairvoyance, en somme la victoire sur le mal. Considéré comme porte-bonheur par les Égyptiens, il figurait sur amulettes, peintures et tombes, et il chassait les mauvais esprits.


Dans les textes des Pyramides, l’oeil d’Horus est cité plus de 250 fois et on lui attribue le pouvoir de purification, de protection, de guérison et de restauration des forces. “Mon refuge est mon oeil, ma protection est mon oeil, ma force est mon oeil, ma puissance est mon oeil.” (Texte des Pyramides; papyrus découvert par Georg Ebers, 1889). La “pyramide à oeil solaire” est “un exemple bien connu du symbolisme maçonnique" [Richard Andrew & Paul Schellenberger, The Tomb of God, 1996, p. 344; cf. référence ci-bas].



Les éléments constitutifs de l’œil d’Horus sont des fractions unitaires dont le dénominateur est chaque fois une puissance de 2, de 2 à 64. C’est en soi une série géométrique descendante.


L’addition des six fractions, 32/64 + 16/64 + 8/64 + 4/64 + 2/64 + 1/64, donne 63/64, la fraction manquante étant sans doute ajoutée magiquement par Thot.

Cette notation était employée pour indiquer les fractions du boisseau, le heqat, mesure de capacité des céréales.

Exemple:

Orge heqat 1/2 + 1/4 + 1/32 ( = 25/32 boisseaux d’orge).